01 octobre 2019
Le réchauffement climatique a des conséquences. On le voit en Europe. On en meurt en Afrique. Cyclones, inondations et sécheresses mettent en danger des dizaines de millions de personnes. Les mauvaises récoltes et la pauvreté qui en découlent provoquent famines, conflits armés et exodes qui déstabilisent des zones fragiles. La Croix-Rouge luxembourgeoise agit sur le terrain et fait appel au soutien de la population.
En 2050, 200 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une aide humanitaire du fait du réchauffement climatique. Inondations, tempêtes, sécheresse, feux de forêt – et leurs conséquences économiques et sociales – feront doubler le nombre de personnes touchées.
Ces chiffres sont le résultat d’une étude réalisée par la Fédération Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Cette même étude précise qu’avec des actions coordonnées et pertinentes, il est possible d’inverser la tendance : il pourrait n’y avoir que 10 millions de victimes à soutenir en 2050 – soit une diminution de 90% par rapport à aujourd’hui. Ces conclusions rejoignent le constat fait par la Croix-Rouge luxembourgeoise. Elle intervient principalement en Afrique, dans des pays qui sont à la fois parmi les plus pauvres et les plus menacés par le réchauffement climatique.
Un projet récemment lancé se déroule dans le Nord-Est de Madagascar, dans une région exposée à des cyclones de plus en plus destructeurs. Les équipes opérationnelles y pré-positionnent non seulement des kits d’abris d’urgence, pour accélérer la réaction, mais forment également la population locale : « Nous formons des maçons locaux aux techniques de construction résilientes. Nous sensibilisons également des ménages aux bonnes pratiques face aux aléas climatiques », précise Antje Mengel, gestionnaire du projet. « Nous construisons aussi des ‘maisons renforcées’, capables de mieux résister aux vents forts, aux inondations ou aux glissements de terrain. En plus d’être mises à disposition des familles les plus vulnérables, elles serviront de modèle pour le reste de la communauté. »
Un autre projet, au Sud du Niger, dans le département de Gaya, limite les conséquences des inondations qui détruisent les plantations et les maisons. Alexander Jacoby, gestionnaire du projet, détaille ainsi les réalisations : « Nous avons construit une digue de protection et reboisé des zones à risque. Nous avons également développé un système de gestion des déchets plastiques et nous menons des actions de sensibilisation à l’hygiène et au risque d’épidémies. » L’habitat, qui est au centre des réalisations de la Croix-Rouge luxembourgeoise, n’est donc pas que la toile de tente mise à disposition dans un camp de réfugiés. C’est aussi la construction de maisons plus résistantes aux intempéries, de latrines qui limitent les risques sanitaires ou de cuisines communautaires qui diminuent les quantités de bois brulées, et donc la déforestation. L’habitat, c’est protéger les personnes vulnérables, leur donner l’accès à l’eau et leur permettre de mieux vivre, chez elles.
Les projets de la Croix-Rouge luxembourgeoise sont rendus possibles grâce aux dons, notamment ceux des particuliers. Luc Scheer, membre du Comité de Direction de la Croix-Rouge luxembourgeoise, souligne combien cette générosité est nécessaire : « C’est la générosité des luxembourgeois qui permet de lancer les projets et de chercher les financements complémentaires. Autrement dit, sans la solidarité des résidents, nous ne pourrons rien faire pour ceux qui souffrent. »